Actualités

Dans le cadre du 950e anniversaire de la fondation d’Orval, l’Abbaye a souhaité refondre le parcours des visiteurs à travers les ruines médiévales cisterciennes et le musée situé dans les caves du 18e siècle. Un projet, réparti sur plusieurs années et en différentes étapes, devrait se terminer d’ici quelques années ; avec comme point final 2026, centième anniversaire du début de la reconstruction d’Orval [en 1926.]

Le changement essentiel pour 2020 consiste dans la transformation de la « Maison des hôtes », une aile de l’ancien quartier des hôtes jouxtant le vivier récemment remis en eau.  L’ancienne présentation audiovisuelle (au rez) et la salle d’exposition (à l’étage) offriront désormais un tout nouveau visage.  Au rez-de-chaussée, six bornes interactives en forme de lutrin évoquant un scriptorium cistercien, donneront l’occasion au public de découvrir les aspects essentiels de la vie monastique et l’histoire d’Orval.  A l’étage, trois maquettes illustrant les trois abbayes qui se sont succédé à travers les siècles dans la vallée permettront aux visiteurs d’avoir les points de repères historiques et architecturaux utiles à la bonne compréhension du parcours dans les ruines.  Celui-ci débutera dès la sortie de ce bâtiment sur le perron de l’étage : il offre un point de vue splendide sur l’abbaye contemporaine et sur les ruines.

L’étape suivante visera à réaménager les collections du musée d’histoire monastique dans les caves du 18e siècle. La création du musée et sa présentation actuelle remonte à l’exposition du 900e anniversaire en 1970. Elle a permis la mise en place des collections comprenant principalement des objets des anciennes forges d’Orval, des vestiges lapidaires, des œuvres artistiques du frère Abraham Gilson et des pièces d’art sacré. 

Par ailleurs, Ce projet muséal impose la création d’une deuxième entrée afin de répondre aux normes d’évacuation pour la sécurité incendie.  Avec l’architecte Eric Hance, nous avons mis au jour une arcade en plein cintre créée par l’architecte Henry Vaes en dessous de la chapelle royale au moment de la reconstruction dans les années trente. Cette porte n’a jamais servi, elle avait rapidement été condamnée et enterrée. 

Sur base d’un premier projet introduit à l’Administration, des fouilles viennent d’être initiées par le Service archéologique de la région wallonne à l’occasion du premier déconfinement.  A la surprise générale, les fouilles, menées par M. Denis Henrotay, archéologue à l’Agence Wallonne du Patrimoine, ont permis de déblayer une très grande partie de l’ancienne aile du 16e siècle, extension du monastère médiéval qui accueillait entre autres le logement des moines de chœur et l’infirmerie.  Le départ de cette aile se situe à côté de la tour à l’horloge.  Les fouilles ont permis de dégager un très beau couloir latéral avec ses ébrasures de fenêtre, des culots sculptés de départ des voûtes et des murs encore recouverts de leur enduit.  Sur la gauche de ce couloir, donnant sur l’arrière de la salle du chapitre médiéval, une succession de salles voutées conduit jusqu’à la porte en plein cintre mise au jour, la nouvelle entrée projetée du musée installé dans les caves du 18e siècle.  L’architecte Laurent-Benoît Dewez au 18e siècle, avait déjà enterré les vestiges de ce bâtiment du 16e siècle avec de nombreux déblais de construction (fenêtres partiellement murées) et Henry Vaes a poursuivi ce comblement au moment de la reconstruction du 20e siècle.

Le projet maintenant à l’étude prévoit une couverture béton de ces vestiges afin de les préserver au mieux.  Cette couverture béton sera recouverte d’une étanchéité, de terre et enfin de gazon pour recréer intégralement l’esplanade qui existait à cet endroit, espace de méditation destiné aux retraitants à côté de l’église et du cimetière de la communauté.  Dans une bonne année, une fois terminés les aménagements de protection des vestiges sortis de terre, le visiteur des ruines suivra un parcours chronologique partant du chœur cistercien du 12e siècle, traversant le cloître médiéval, permettant la découverte des différentes pièces de l’aile du 16e siècle et rentrant dans les caves du 18e siècle qui abritent les collections du musée.  Le parcours du musée sera modifié, clarifié et enrichi d’une approche intégrant l’art sacré contemporain, avec spécialement la création d’une œuvre contemporaine par l’artiste Christian Jaccard : « Partition cistercienne ».

fr