Visite

Dans le prolongement de l'aile du 16e siècle, les caves du 18e siècle accueillent tout au long de l'année des expositions temporaires.

 

CRUCIFIXION POUR NOTRE TEMPS

Peintures de 
Paul FLICKINGER

tous les jours de 10h00 à 18h00 du 18 mars au 25 juin 2023

Pour cette plongée dans le mystère de la croix du Christ, l’artiste Paul Flinckinger s’est laissé librement inspiré par le maître du Retable d’Issenheim.  Le regard se fait proche du geste, des expressions, du drame intérieur qui traversent toutes les époques et vient résonner pour nous aujourd’hui à travers les épreuves de notre monde.  Il y va d’un parcours d’humanité profonde, d’une respiration liée à la couleur et au trait réaliste.

Paul Flickinger est né à Colmar en 1941, dans la France occupée du Haut - Rhin. À 16 ans, il est formé à la lithographie auprès d’Arthur Boxer, de 1957 jusqu’en 1961. En 1970, il devient directeur artistique du Républicain Lorrain à Metz, et fonde 4 ans plus tard le groupe Art - Recherche avec 12 peintres et sculpteurs alsaciens. 

Dans les années 80, il réalise ses premières expositions, et reçoit ses premiers prix pour ses travaux, dont la médaille d’argent du Salon des Artistes Français à Paris ou la médaille d’argent au Bilan de l’Art Contemporain au Québec. 
Au fil des années, ses travaux conquissent un public de plus en plus large.
Dans les années 90, il travaille avec Pierre Cardin. En 2010, il est reçu membre d’honneur de l’Académie des Arts de Russie à Moscou. On peut voir ses sculptures dans l’espace public en France à Paris, Hagondange, Marly, Metz…
Flickinger explore tant la sculpture que l'art brut.
Ses peintures sont chargées, sombres avec un trait très réaliste et original.
Les thématiques récurrentes du travail de l’artiste touchent à la mémoire, à l’individu face à la société, la transmission, ou encore à l’environnement.

Marqué à 14 ans devant le retable d’Issenheim exposé au musée de Unterlinden de Colmar, Flickinger décline cette œuvre en plusieurs créations pendant 10 mois de travail. Il y retranscrit tout son questionnement sur la religion, la rationalité, le sens de notre humanité ; mais fait aussi écho à son histoire personnelle :
« Si j’essaye de comprendre ? Nous pouvons croire, nous pouvons rêver, nous pouvons espérer, nous ne pouvons pas savoir. Il nous reste à réfléchir, à inventer, à imaginer. »


L'EVANGILE DES PLIS

Exposition de peintures par Caroline Chariot

tous les jours de 8h30 à 18h30 du 30 juin au 3 septembre 2023

Caroline Chariot-Dayez naît à Bruxelles en 1958. Préoccupée par le désir de comprendre ce qu’ est la peinture qu’elle pratique depuis son plus jeune âge, elle fait un master en philosophie. Depuis de nombreuses années, elle ne peint que des plis, transportée par leur beauté. Bien au-delà d’un « sujet », ils sont devenus pour elle comme un langage accordé à l’invisible. Ces derniers temps, son travail pictural a été profondément influencé par les œuvres mystiques de Simone Weil.

Caroline Chariot-Dayez a exposé dans de nombreuses foires d’art contemporain et individuellement, chaque année, à Bruxelles, Paris, Lille, Strasbourg, Londres, New-York etc,  mais depuis plus de 10 ans, elle présente son oeuvre exclusivement dans des lieux de spiritualité tels que la Cathédrale de Bruxelles, l’ Eglise Saint Sulpice à Paris, le Temple neuf à Strasbourg, etc...

Le pli est la structure d’une réalité qui n’est ni plate ni immobile, mais profonde et mouvante. La lumière s’obscurcit, l’ombre s’éclaire. Des choses sont révélées, d’autres sont cachées. On glisse de la lumière à l’ombre et de l’ombre à la lumière sans qu’elles soient jamais coupées l’une de l’autre. 
Etonnante est la curieuse clarté qui transparaît dans les ombres les plus sombres: « la lumière de l’ombre », et plus surprenante encore, la lumière qui sourd des interstices, intense, rouge ou dorée. Le réel n’est pas seulement profond : il est habité. La beauté du pli, c’est cette lumière au-dedans, comme un appel. 

Le blanc est le fond invisible d’où tout émerge et où tout s’accomplit. Il traverse les figures, les habite, les irradiant de sa lumière. Le visible est prélevé sur l’invisible. L’invisible occupe le visible. 

A l’opposé de toute attitude de maîtrise, le souci de réalisme est la forme que prennent la contemplation et la fascination. La beauté, quand elle se manifeste, prend possession de celui qui la contemple. Le réalisme est dépossession. 

« L’évangile des plis » vous présente un parcours à travers les grands moments de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ.  Chaque œuvre devient une méditation qui introduit à la Bonne nouvelle de l’évangile et laisse pressentir un mystère d’éternité.

www.chariot-dayez.com


RAOUL UBAC, REGARDS EN RESONNACE

Exposition de lithographies de Raoul Ubac et de photographies de Christophe Louergli

tous les jours de 8h30 à 18h30 du 8 septembre au 7 janvier 2024

Né à Malmédy en 1910, Raoul Ubac passe sa petite enfance en Allemagne (Prusse) entre Cologne et Francfort. Il rentre à Paris en 1930 et s'inscrit à la Sorbonne. C'est alors qu'il va rencontrer André Breton et fréquenter les surréalistes et les artistes de Montparnasse. Il entreprend de nombreux voyages à travers l'Europe et photographie sur l'île de Hvar (actuelle Croatie) des assemblages de pierres trouvées.

Puis, sur les conseils d'Otto Freundlich, peintre et sculpteur constructiviste allemand, il s'inscrit à l'Ecole d'arts appliqués où il travaille le dessin et la photographie. C'est d'abord la photographie qui retient le plus son intérêt et il expérimente des procédés de brûlage, de solarisation et de pétrification. Il participe aux activités des surréalistes et expose sous le pseudonyme de Raoul Michelet à l'Exposition Internationale du Surréalisme en 1935, la première exposition surréaliste se tenant en Belgique.

À partir de 1936 il apprend la gravure dans l'atelier de l'artiste Stanley William Hayter et se met à réaliser des photomontages. Il fonde en 1970 la revue « L’invention collective » avec René Magritte et collabore ensuite à la revue « Messages » où il rencontre Raymond Queneau et Paul Eluard.
Après la guerre, il s'éloigne petit à petit du surréalisme et abandonne la photographie.

Raoul Ubac se lance alors dans le dessin à plume puis la gravure sur ardoise pour réaliser des gouaches, et finit par aborder la peinture à l’œuf. Il peint sur des panneaux recouverts de résines amalgamées qui constituent une synthèse de son travail et de ses recherches, portant sur les thèmes des corps et des sillons, thèmes de prédilection jusqu'à sa mort.

En 1968 une rétrospective de son œuvre est présentée à Bruxelles et au Musée d'art moderne de Paris. Raoul Ubac reçoit en 1973 le grand prix national des arts. On lui doit plusieurs ensembles de vitraux ainsi que des reliefs, haut-reliefs, décors muraux et maquettes de tapisseries.  Il décède le 24 mars 1985 dans l'Oise.

Dans l'exposition d'Orval, la pureté des lignes et le dépouillement des lithographies de Raoul Ubac entrent en résonnance avec la simplicité et l'esprit du lieu cistercien.  Son oeuvre d'artiste et d'homme s'ouvre à la réalité minimaliste du monde.  Il suggère une beauté supérieure. Cette écriture artistique peu bavarde, se déploie dans une intériorité toute monacale.  Le silence devient une composante cardinale de son oeuvre.

Le travail photographique de Christophe Louergli forme un contrepoint tout à la fois libre et inspirant face aux créations de Raoul Ubac.


Pour les conditions d'entrée et les heures de visite

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