Histoire

Jean-Louis Gilson est né à Habay-la-Vieille en 1741. Ermite aux " Bizeux ", sur le territoire de Marbehan (aujourd'hui commune de Habay), il vécut là en compagnie de son jeune frère Jean-Henri, puis de leur père malade. Sans doute dès 1771, il rejoint Orval, pour y faire profession de convers en 1772 sous le nom de frère Abraham. Aidé de Jean-Henri, alias frère Jérôme, également moine, il y consacra son existence entière à la peinture

Biographie

En cette fin du 18ème siècle, l'abbaye est en pleine effervescence. Elle vit ses heures de richesse et un immense chantier s'y poursuit: la construction d'une nouvelle abbaye sous la direction de l'architecte Dewez. Avant d'y consacrer son talent dans la décoration des salles conventuelles et de l'église abbatiale, frère Abraham exécutera des commandes pour les églises environnantes. Mais entre 1780 et 1793, avec ses élèves et apprentis, c'est à Orval qu'il travaillera presque exclusivement à l'accomplissement d'une œuvre gigantesque et éphémère.

En 1793, la destruction survient sur les ordres du général Loison, et c'est la fuite de la communauté à Luxembourg entre 1793 et 1795. Frère Abraham y poursuivra ses activités dans le refuge des moines et des maisons privées. Après la dissolution de la communauté à Conques en 1796, il se retire à Villers-devant-Orval puis, définitivement, à Florenville où il formera encore des élèves dont Jean-Antoine Ramboux, futur conservateur du Musée Wallraf-Richartz de Cologne. C'est là qu'il décède en 1809.

Comme jeune moine, frère Abraham avait été envoyé parfaire sa formation à l'Académie d'Anvers et avait décroché un diplôme de dessin à l'Académie de Düsseldorf en 1777. Mais l'essentiel de son inspiration est sans doute puisée à une source précieuse : la riche collection d'estampes et de dessins que possédait l'abbaye d'Orval. Cette source iconographique, purement linéaire et monochromatique, est convertie dans une œuvre peinte assez inégale où les volumes sont agencés au service d’une palette subtile de couleur. La complexité de certaines compositions attestent des élans artistiques et lyriques du frère Abraham.

Les carnets de frère Abraham

Une des sources les plus précieuses sur l'œuvre du peintre d'Orval nous est fournie par ses carnets de croquis et de commandes. L' abbaye d'Orval possède encore l'un de ces livres de raison.
Outre des esquisses générales, des détails anatomiques, des mentions techniques (dimensions, formes, etc.), frère Abraham y commente fréquemment la scène qu'il va représenter ; il a noté les dates, les destinations ou les descriptions de multiples tableaux profanes ou religieux que des particuliers ou des paroisses lui ont commandés. Les oeuvres du peintre n'étant jamais signées, cette source s'avère un outil irremplaçable pour élaborer un catalogue raisonné des attributions certaines.

Catalogue

Frère Abraham
Moine peintre d'Orval, 1741 - 1809
Ferveur religieuse et pathos

Ouvrage co-signé par Bénédicte Pétrement et Jean-Marie Yante.
Préface du Père Lode, Abbé d'Orval
Editeur : Musée gaumais, Virton, 2009
172 pages. Quadrichromie Format : 23x30 cm
en vente au magasin de l'Abbaye

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